Les conséquences de la guerre

Les conséquences de la guerre sont multiples : pertes humaines, perte de territoire, prisonniers de guerre, réfugiés et déplacés, destruction d’habitations et d’infrastructures vitales, destruction systématique et profanation du patrimoine arménien dans les territoires occupés et enfin, une crise humanitaire que le gouvernement d’Artsakh s’efforce de gérer sous la contrainte d’un enclavement presque total.

D’après le bureau du Défenseur artsakhiote des droits de l’Homme, les pertes humaines côté arménien s’élèvent à près de 3900 personnes. On compte plus de 10000 blessés dont des personnes handicapées à vie.

De nombreux prisonniers de guerre arméniens sont retenus à ce jour en Azerbaïdjan, en dépit des clauses de la déclaration du 9 novembre prévoyant l’échange des prisonniers de guerre, des otages, des autres personnes détenues et des dépouilles des victimes. Selon l’ONG Human Rights Watch, les prisonniers de guerre sont soumis à des sévices physiques et à des traitements humiliants filmés par les tortionnaires eux-mêmes dans des vidéos qu’ils ont largement diffusées sur les réseaux sociaux.

L’Artsakh se trouve confronté à un autre danger, aux conséquences écologiques et économiques potentiellement graves : la perte du contrôle de la ressource en eau. Les sources de l’eau nécessaire tant à la consommation humaine qu’à l’irrigation sont en effet situées dans des régions désormais passées sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.

L’économie artsakhiote reposant essentiellement sur l’agriculture et l’industrie minière, toutes deux fortement dépendantes de l’eau, la réduction potentielle de la ressource en eau met en cause la viabilité économique de l’Artsakh.

Si 80 000 réfugiés sont retournés en Artsakh pendant les mois qui ont suivi la fin des hostilités (actuellement le nombre d’habitants en Artsakh s’élève à quelque 120 000 personnes), près de 40 000, essentiellement des déplacés des territoires désormais occupés par l’Azerbaïdjan, restent encore sans logement, en attendant de pouvoir reconstruire leur vie. Les efforts du gouvernement d’Artsakh sont concentrés sur la construction d’habitats pour ces personnes dont la situation est la source d’une véritable crise humanitaire.

44

jours de
combats intenses


7

districts perdus
ou cédés


plus de

7600

bâtiments détruits


près de

3900

morts

La majeure partie des communes de l’Artsakh, y compris la capitale Stepanakert, a été totalement ou partiellement détruite.

Plus de 7600 maisons et immeubles ainsi que près de 3200 infrastructures publiques et privées – écoles, hôpitaux, musées, églises et monastères, routes, usines – ont été visés et gravement endommagés.

Des civils fuyant les bombardements azerbaïdjanais. Des habitations et des infrastructures civiles étaient délibérément ciblées par les frappes azerbaïdjanaises en Artsakh, faisant de nombreuses victimes et d’importants dégâts.

La politique de terreur, le discours de haine, la destruction du patrimoine culturel arménien, des infrastructures civiles et des habitations de familles arméniennes déplacées, la tentative de réécrire l’histoire, sont autant d’outils d’une expropriation culturelle, politique et identitaire avérée. L’Azerbaïdjan ne dissimule pas sa volonté d’empêcher par le fait accompli le retour des Arméniens dans leurs régions, dont la déclaration du 9 novembre 2020 a pourtant bien prévu le principe.

Face à cette réalité, les autorités d’Artsakh demeurent convaincues que le seul moyen de garantir la préservation de l’Artsakh et de son identité arménienne et de parvenir enfin à un règlement définitif du conflit pour pacifier la région du Sud Caucase dans sa diversité, est l’attribution d’un statut d’indépendance internationalement reconnu à l’Artsakh.