Les besoins prioritaires

Si la guerre n’a pas modifié les besoins de sécurité et de développement des Artsakhiotes, elle a en revanche accru l’urgence de leur satisfaction.

La première des sécurités est naturellement la sécurité physique, actuellement assurée par les forces russes de la paix déployées aux côtés de l’armée artsakhiote face aux unités exterminatrices de l’Azerbaïdjan.

Mais au-delà de la sécurité physique élémentaire, l’Artsakh est confronté à un besoin urgent de reconstruction après la guerre. La première des urgences, le premier des combats, c’est celui de l’eau. En occupant une importante partie du pays, l’Azerbaïdjan s’est assuré la maîtrise de la plus grande partie des hautes terres où prennent naissance les cours d’eau qui irriguent l’Artsakh et aussi l’Arménie voisine. L’approvisionnement de l’Artsakh en énergie électrique d’origine hydraulique est aussi gravement menacé, car 30 des 36 centrales hydroélectriques du pays sont passées sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.

Plus généralement, c’est toute une nation durement ébranlée tant physiquement que psychologiquement qu’il s’agit de reconstruire. Les infrastructures de santé, les logements, les écoles ont été délibérément ciblés par l’Azerbaïdjan, qui voulait transformer l’Artsakh en désert invivable. Avec volontarisme, Stepanakert a commencé de reconstruire des logements pour les réfugiés.

L’hôpital d’oncologie de Stepanakert construit par le Fonds arménien de France. Il jouxte l’hôpital central de Stepanakert visé et partiellement endommagé par l’armée azerbaïdjanaise pendant la guerre.

Mais le retour à l’école des enfants, en particulier de ceux dont les villages sont désormais en zone occupée est une lourde préoccupation. Les nombreux grands invalides de guerre et grands blessés civils victimes du conflit nécessitent des soins quotidiens que seules des infrastructures hospitalières rénovées et renforcées permettraient d’assurer pleinement sur place.

Certains Artsakhiotes sont aujourd’hui contraints à plusieurs heures de trajet jusqu’à Erevan en Arménie pour recevoir ces soins. Enfin, toute l’économie du pays doit être remise sur pied dans de nouvelles conditions : l’agriculture, souvent vivrière, doit désormais se déployer sur une surface réduite de terres arables ; l’industrie minière rencontre aujourd’hui des difficultés d’exploitation, notamment à cause de la raréfaction de la ressource en eau.